Zoom sur notre communauté : Nouvelle étape pour notre cofondateur Yoann Bagot

Dernière Course Professionnelle de Yoann Bagot

Bonjour Yoann, vous participerez mardi à votre dernière course professionnelle.
Oui, c’est exact. Tout ce qui a un début a une fin, et la fin c’est demain !

La Retraite à 32 Ans

Vous venez d’avoir 32 ans. Ce n’est pourtant pas si vieux…
Tout est relatif…

Certes, mais n’espériez-vous pas poursuivre l’aventure encore quelques années ?
Avant de répondre à cette question, vous auriez pu me demander les raisons de cet arrêt, non ?

Les Raisons de la Fin de Carrière

Désolé, je débute dans le métier… Pouvez-vous donc nous donner les raisons de cette fin de carrière ?
La première raison, c’est parce que mon contrat n’a pas été reconduit ! Mais je me serais viré moi-même si on ne l’avait pas fait pour moi, car je n’avais simplement plus le niveau pour être coureur. Cela fait un moment que je traînais ma misère sur les courses.

La Santé : Un Facteur Déterminant

Je n’ai jamais été aussi sérieux qu’en ce début de saison, j’ai fait mon plus gros hiver et dès la première course, je suis tombé malade ! Je retombais malade tous les mois et j’avais l’impression d’être vidé, sans force, tout le temps cramé.

Problèmes physiques :
J’ai une jambe plus longue que l’autre et, couplé à d’autres soucis, cela me provoque des douleurs récurrentes lorsque je suis sur le vélo. Ces derniers mois ressemblaient à un vrai chemin de croix ! Quand tu as déjà eu un certain niveau et que tu sais que tu en es très loin, c’est un vrai calvaire.

Relation avec l’équipe VITAL CONCEPT – B&B HOTELS

Comment cela s’est-il passé avec l’équipe VITAL CONCEPT – B&B HOTELS ?
Franchement, très bien ! Tout le monde a compris que je faisais de mon mieux mais que je n’y arrivais pas ! Le corps ne suivait plus. Le staff ne m’a pas lâché dans la nature malgré mes mauvaises prestations sur le vélo.

Appréciation Humaine et Professionnelle

Humainement, j’ai apprécié ces deux dernières années et je suis déçu de ne pas avoir pu apporter plus sur le vélo, mais je peux me regarder dans une glace et me dire que j’ai fait le maximum.

Une équipe et un projet solides :
Jérôme Pineau a construit une belle équipe et un beau projet. J’aime sa façon de penser et de manager. Sa vision du club est moderne et en adéquation avec un monde qui évolue et qui se transforme. J’espère que le projet va continuer de grandir, c’est tout ce qu’il mérite.

Nos échanges avec Jérôme ont toujours été clairs : je devais tout donner pour retrouver le niveau et si ce n’était pas le cas, j’arrêtais.

La Dernière Saison : Des Moments Contradictoires

Comment avez-vous vécu cette dernière saison ?
Déjà, tu peux me tutoyer. Je ne suis pas encore si vieux ! Humainement, nous avions un super groupe. J’ai pris énormément de plaisir en dehors du vélo avec Arthur, même si il m’a vite abandonné (rire). Je suis aussi content d’avoir rencontré Pierre Rolland ou Cyril Gautier, avec qui on a bien rigolé !
Sur le vélo, ce fut néanmoins beaucoup moins drôle.

Ma femme a eu beaucoup de mérite de me supporter cette année. Je suis devenu Papa en mai et cela m’a permis de relativiser. Lorsque j’ai compris que j’allais arrêter, j’étais beaucoup plus tranquille avec moi-même !

Un Moment Marquant : La Naissance de Ma Fille

Peux-tu ressortir un moment précis de cette année ?
La naissance de ma fille, évidemment. Sur le vélo, le Dauphiné m’a marqué. J’ai vraiment galéré les quatre premiers jours puis, le cinquième, je me suis levé en me sentant beaucoup mieux, sans n’avoir aucune explication rationnelle à cela. Je me suis dit « aujourd’hui, je mets tout » !

Nous sommes sortis à trois, avec De Marchi et Stéphane Rosseto, avec qui j’ai partagé pas mal de bons moments chez Cofidis, puis nous nous sommes fait revoir à 1 km de l’arrivée après 200 km d’échappée. Deux jours plus tard, retour à la réalité : j’étais malade et j’ai dû abandonner.

Bilan des Années Professionnelles

Que retiens-tu de tes années professionnelles ?
Franchement, pas grand-chose.

Sérieusement ?
Non ! Ces neuf dernières années m’ont beaucoup apporté sur le plan personnel. Ce n’est pas une victoire, un résultat ou un moment que je retiens en particulier. Mais lorsque je compare l’homme que j’étais à mes débuts et celui d’aujourd’hui, je mesure le chemin parcouru.
Le vélo est un sport difficile et il permet d’apprendre à se connaître et à évoluer. Savoir aussi se confronter à la concurrence, se fondre ou se démarquer dans un collectif, gérer les mauvaises périodes, le stress des voyages… Grandir, quoi ! Ce qui me restera néanmoins, c’est la capacité à se battre et les sacrifices qu’il faut consentir pour atteindre ses objectifs.

Le Moment Marquant de la Carrière

Quel est le moment qui t’as le plus marqué ?
En 2012, après un bon début de saison, j’étais pressenti pour participer au Tour. J’étais échappé sur le Championnat de France et le manager Éric Boyer s’est fait licencier au profit d’Yvon Sanquer, sans que l’on ne sache rien. Le lundi, j’attendais le coup de fil d’Éric pour m’annoncer ma sélection au Tour et, là, Didier Rous m’appelle et me dit que le manager a changé, que je ne vais pas au Tour et que l’équipe me vire sans explications !

Paradoxalement, c’est une immense chance d’avoir vécu ce genre de situation. Cela m’a permis de m’endurcir et me blinder pour le reste de ma vie. Plus rien ne me fait peur, ou presque.
Grâce au vélo, j’ai pris beaucoup de maturité et mon caractère s’est affirmé.

Le Meilleur Souvenir

Bon, tu as un peu cassé l’ambiance, là ! Quel est ton meilleur souvenir ?
Franchement, je ne sais pas. C’est bizarre mais, par exemple, ma victoire au Tour du Gévaudan ne m’a pas vraiment apporté d’émotions.
Au final, si on y réfléchit, en quoi passer une ligne d’arrivée devant d’autres gars peut te rendre heureux ? Et si tu le fais une fois, pourquoi cela te rendrait plus heureux de le faire une deuxième fois ?
C’est le résultat de beaucoup de sacrifices et le plaisir que cela procure est bref et immédiat. La plupart du temps, on passe rapidement à autre chose et on n’en profite pas.

Il faut réussir à comprendre quel est ton moteur, ce qui te pousse à te dépasser. Et par la même occasion, ce qui te procure un bonheur durable.
C’est dur de faire ressortir un souvenir plutôt qu’un autre mais je retiens surtout les aventures humaines que j’ai pu vivre, sur les Grands Tours notamment.

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